Ou plutôt, les 3 albums qui m'ont donné envie de devenir musicien professionnel 😀🎹
J'avais envie de commencer ce blog avec cette idée d'article car souvent je me suis demandé quels seraient les 3 albums que je voudrais emporter avec moi sur une île déserte. En gros, quel est mon top 3 ! Bien entendu, vous vous doutez bien que c'est complètement subjectif. Mais j'ai surtout envie de partager avec vous les disques qui sont mes coups de cœur et qui le restent encore bien des années après !
Pour revenir à cette fameuse question "Quels sont les 3 albums que je prendrais avec moi", et bien, j'y ai répondu assez tôt. Dès mes débuts dans le monde de la pratique instrumentale (et oui en 1996 donc ça ne date pas d'hier 😉), j'avais soif de "découverte auditive". N'ayant pas encore internet à ce moment-là, je me rendais donc régulièrement à la médiathèque de Fontenay-sous-Bois pour prendre au pif des CD.
Après, de vous à moi, ça n'était pas totalement du hasard car j'allais les chercher directement dans les catégories qui m'intéressaient, à savoir le jazz, la musique classique et le hip hop. Il faut dire qu'en 1996, ma connaissance du jazz par exemple se résumait à pas grand chose excepté les artistes qu'écoutait mon père et pour être honnête, je n'avais pas retenu leurs noms 😅En tout cas, aller emprunter des CD à la médiathèque restait un bon moyen de découverte car je me dirigeais spontanément vers des artistes que je ne connaissais pas.
J'ai pu découvrir de tas de musiciens(es) comme le batteur André Ceccarelli, le pianiste afrocubain Omar Sosa, le groupe Dirty Dozen Brass Band, le saxophoniste Julien Lourau, la pianiste Hélène
Grimaud, etc. Ce sont des artistes qui m'ont vraiment marqué et en plus j'en oublie des tas au passage. J'avais pour habitude de copier sur cassettes les albums que j'appréciais le + pour les écouter dans mon baladeur (là je viens de perdre la jeune génération 😂).
Mais il y a surtout un 1er disque qui m'a marqué, c'est Playground de Michel Petrucciani (Blue Note 1991). Je me souviens presque du jour où j'ai pris ce disque... Je ne connaissais pas cet artiste (eh oui ! Mais à l'époque je débutais réellement mon écoute du jazz et comme je l'écrivais plus haut, je ne connaissais pas grand monde) et j'ai simplement sélectionné ce disque du fait de sa pochette. Je ne savais pas que ça allait tant changer ma vie...
Quelle surprise en écoutant ce CD ! J'ai juste trouvé la musique à la fois très belle, douce, accessible, sensible et ce son au piano... juste extraordinaire ! En y repensant, je trouvais que les thèmes des morceaux de Michel Petrucciani étaient aussi beaux, rythmés et chaleureux que ses improvisations. Je peux clairement dire que c'est en écoutant ce disque des tas et des tas de fois que je me suis dit : "je veux faire une musique aussi belle que celle-là, je veux devenir musicien professionnel".
Voilà ce que représente cet album pour moi ! C'est bien beau de parler (plutôt d'écrire en l'occurrence) mais rien ne vaut mieux qu'une bonne écoute. Voici donc l'album en question (playlist YouTube), mon morceau préféré reste "Home". Bonne écoute à vous !
Pour la petite histoire, j'ai essayé de jouer assez tôt du Petrucciani dès mes 1ères années de piano et aussi lors de mes 1ers concerts. A l'écoute, ça paraissait simple et accessible mais en réalité que nenni ! C'était vraiment dur et j'avais vraiment galéré à l'époque. Je me rappelle avoir appris par cœur la partition du morceau "Rachid" aussi bien le thème que l'improvisation. C'est une idée et une envie que j'ai, il faudrait que je réessaye de jouer du Petrucciani aujourd'hui 😉
Le 2nd album dont je vais parler est juste un CD qui a bouleversé... Ma vie !! Ou plus précisément ma vision de ce que je pourrai appeler "l'art du piano solo". Comme pour le précédent album cité plus haut, c'est un disque que j'ai également emprunté à la bibliothèque sans savoir ce qu'il y avait dessus. Mais là j'avoue que connaissais déjà l'artiste. En effet, mon professeur de piano de l'époque m'avait fait découvrir l'illustre pianiste Keith Jarrett 🎹 via l'excellentissime album Whisper Not. Mais ce n'est pas de cet album dont je vais parler car même si le trio de Keith Jarrett est super, ce n'est pas ce que je préfère chez lui, c'est son piano solo que j'adore. Le CD en question n'est autre que La Scala (ECM Records 1997).
Je me souviens comme si c'était hier de ma 1ère écoute et de ce que j'ai ressenti à ce moment là. Et pour vous dire, à chaque écoute, dès que j'entends les premières notes, je ressens la même chose ! Le 1er titre (qui reste mon préféré) dure 40 mn et le 2nd 30 mn ! J'ai été bouleversé par le son, la gestion du temps, la sonorité silencieuse, les différentes montées en intensité, la lumière musicale, la sensation orchestrale... C'est juste magnifique. C'est comme si quelqu'un parlait, non avec des mots mais juste avec son piano. Je manque de superlatifs mais vous avez compris que j'ai tout simplement adoré. En plus, il faut savoir que ce disque a été enregistré en "live" et à La Scala de Milan d'où le titre bien sûr.
Malgré la durée des titres (hormis le 3ème qui est celui que je préfère le moins - il devait être prévu pour les passages radio d'où sa courte durée de 6mn), je ne m'ennuie pas une seconde. Pour ceux qui me connaissent, vous savez que, concernant "mon art du piano solo", j'aime prendre le temps pour exprimer les choses, raconter une histoire, aller en profondeur, improviser, etc. Et là je tombe sur un disque qui est en phase avec ce que je voulais faire et ce que je ressens. Ca m'a confirmé dans l'idée de continuer dans cette manière de s'exprimer.
Déjà dès mes 1ères compositions, j'étais dans cette optique de pièces musicales mêlant écriture et improvisation. Voici par exemple, Désillusions, une de mes premières compositions jouée lors d'un concert à l'église St Germain de Fontenay-sous-Bois en 1999. C'était ma Scala à moi 😉🎹
Comme pour le disque de Petrucciani, rien ne vaut mieux qu'une bonne écoute donc voici La Scala. Pour la petite anecdote, j'étais à 2 doigts de rencontrer Keith Jarrett, quand je dis à 2 doigts, je peux même dire à 2 mètres. La rencontre était prévue et tout et tout mais vous vous doutez bien qu'il y a un "Mais"... Ce sera l'occasion de raconter ça dans un autre article du blog. En attendant, bonne écoute !
Pour le 3ème et dernier album, je vais donc parler d'une œuvre qui me tient à cœur et qui a été composée par mon musicien classique préféré, il s'agit des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach. Bien entendu, une des interprétations que je préfère est celle de Glen Gould et plus précisément son enregistrement de 1981.
C'est aussi mon 1er professeur qui m'a fait découvrir cette œuvre et je l'avais découvert via une cassette VHS avec une interview au préalable de Glenn Gould. Dès les 1ères écoutes, notamment de l'Aria, j'ai trouvé ça cette musique tellement jolie, posée, calme et le son de ce pianiste était tellement extraordinaire et précis... Même sur les variations à tempo rapide, il conservait un son excellent et notamment cette main gauche qui était à la fois précise et profonde, du grand art !!
Je me souviens que mon professeur m'avait dit que c'était inaccessible pour moi, ce qui pouvait être vrai vu que je devais avoir 2 ou 3 ans de piano dans les doigts. Mais il ne fallait pas me dire ça ! Comme vous vous en doutez, j'ai commencé à les travailler et j'ai pu les intégrer dans mes concerts. J'ai réussi à jouer 5 variations + l'aria. A l'époque, je travaillais le piano à raison de 6 heures par jour donc c'était possible de m'y atteler malgré la difficulté. C'est durant cette période que je me levais à 5h du mat' pour aller faire du piano et ensuite j'allais à l'IUT pour mes études. Ma femme pourra témoigner. Dans un prochain article, je vous parlerai de ma pratique du piano et de toute l'histoire qui va avec.
Au fil des ans, étant pris par mes propres projets, j'ai laissé ces variations de côté et ça n'est que depuis quelques années que je les ai repris. Mon rêve depuis le début de ma carrière est de les jouer en concert dans leur intégralité et je pense cela possible aujourd'hui. Actuellement, je connais 12 morceaux sur les 31 qui existent, j'ai donc fait un bon tiers !
Voici une petite photo du recueil de partition que je possède, il n'est pas en super état car c'est celui que j'ai acheté à l'époque et je m'en sers pas mal 😅
On peut aussi dire que je suis fan ce cette œuvre car je possède à la fois le CD, le coffret, la VHS et le DVD.
Pour revenir à l'interprétation de Glenn Gould, j'ai découvert par la suite la 1ére version qu'il avait faite en 1955. Il joue l'ensemble des variations en 38:26 et en faisant également toutes les reprises (thème joué 2 fois, etc.), on sent la fougue et la rapidité de la jeunesse. Dans celle de 1981 (celle que je préfère), l'ensemble dure 51:14 et il ne fait quasiment pas les reprises. Il prend son temps et ça sonne tellement mieux. Lui-même dans l'interview parle de maturité. J'adore 😍
Voici donc l'album en écoute. Je vous ai mis le lien de la fameuse vidéo. A vous de jouer ou plutôt d'écouter !
Voila, nous sommes donc arrivés au bout de ce 1er article de mon blog. J'espère que vous avez bien apprécié. D'autres articles vont venir ! Ce qui va me permettre d'échanger et de partager avec vous ce qui me passionne.
En attendant, dites-moi dans les commentaires, quels sont les 3 albums que vous amèneriez avec vous sur une île déserte.
Merci pour votre lecture et à bientôt !
Xavier Harry
Que des goûts très sûrs 😉